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Le Mensonge Chez Rousseau Et Chez Kant

Essay by   •  March 9, 2016  •  Coursework  •  1,972 Words (8 Pages)  •  1,424 Views

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Introduction

Selon la définition populaire, un mensonge se veut une « affirmation contraire à la vérité faite dans l’intention de tromper » . Le mot « affirmation » implique que la personne mentant démontre un ton convaincant semblant énoncer des faits. Les mots « intention de tromper » impliquent quant à eux que la personne mentant sait ne pas dire la vérité.

Pour ce qui est de cette « vérité » dont on parle, la définition populaire en philosophie du mot se veut une « connaissance reconnue comme juste, comme conforme à son objet et possédant à ce titre une valeur absolue, ultime » .

Chez Kant et chez Rousseau, les idées de mensonge et de vérité ont été confrontées l’une à l’autre pour en découler des questions telles que « Qu’est-ce que le mensonge? », « A-t-on un droit au mensonge? À la vérité? ». Les différentes visions, celle de Kant et celle de Rousseau, sur ce qu’est le mensonge sera ici analysée séparément pour ensuite les confronter l’une à l’autre pour en déceler les différences, ainsi que les ressemblances. Seront surtout utilisés ici les notions de mensonge développées dans les textes, chez Kant, Métaphysique des Mœurs- Doctrine de la Vertu Section 9 – Du Mensonge, et, chez Rousseau, Les rêveries du promeneur solitaire – Quatrième promenade.

Le mensonge chez Rousseau

Pour Rousseau, le mensonge implique l’intention de tromper, mais cette « intention » n’est pas pour lui nécessairement maligne, car on peut mentir par générosité à l’égard de l’autre. Cette intention implique également que le mensonge est un acte volontaire, intentionnel. Seule la personne connaissant la vérité peut mentir en taisant la vérité, ce qui relève du mensonge par omission, ou de la « travestir », un mensonge positif.

Pour Rousseau, « dire faux » n’est pas nécessairement mentir, car pour mentir, encore faut-il dire le contraire de ce que l’on pense (l’intention de dire faux étant la clé), ceci laissant une porte ouverte à la question de « dire vrai alors que l’on croit dire faux… ».

Il existe également différente catégorie de menteur selon Rousseau. Si on ment pour servir son propre bien-être (son utilité, son avantage), on est un imposteur. Un imposteur abuse de la confiance des autres. On pourrait également imaginer que quelqu’un mentirait pour l’avantage d’une tierce personne. Cela ne serait pas plus louable, même si une certaine notion de générosité peut apparaître ici, car cet avantage selon Rousseau se fera toujours au détriment de quelqu’un d’autre. Un fraudeur, comme Rousseau appelle cette catégorie de menteur, contrevient à l’exigence morale de rendre à chacun ce qui lui est dû. Il ne faut pas oublier les menteurs se rendant coupables de calomnie, c’est-à-dire d’un mensonge fait dans le but unique de nuire à autrui.

La catégorisation des mensonges par Rousseau peut sembler dévoiler une certaine hiérarchie par l’usage de mots plus ou moins « forts » pour différentes catégories, mais à deuxième vue, on voit que c’est plutôt pour faire ressortir les différentes composantes de l’intention du mensonge. D’ailleurs, il est facile d’imaginer des situations où un menteur se trouve à être à la fois imposteur, fraudeur et coupable de calomnie .

On peut donc dire que celui qui dit faux sans le faire intentionnellement ne fait que commettre une erreur, il ne ment pas. Rousseau divisera d’ailleurs en deux catégories les différentes erreurs. Celui qui dit faux parce qu’il se trompe est en « défaut de connaissance » alors que celui qui dit faux parce qu’il prend la fiction (ses rêves, ses croyances) pour la réalité est quant à lui dans l’illusion.

Par la façon dont Rousseau imprime une certaine malignité dans sa définition du mensonge, il doit faire face à deux notions « spéciales », celle de mensonge innocent (« white lie » en anglais) et celle de la fiction porteuse de vérité.

L’innocence d’un mensonge ne lui enlèverait pas sa qualité de mensonge, ce qui le rend répréhensible, mais on peut lui attribuer une certaine qualité d’excusabilité. De plus, cette « innocence » est difficile à atteindre, car il ne suffit pas que le mensonge soit fait sans intention maligne, il faut également que, en reprenant les mots de Rousseau, que « l’erreur dans laquelle on jette ceux à qui l’on parle ne peut nuire à eux ni à personne en quelque façon que ce soit. » Cette certitude étant quasi-impossible à atteindre, un mensonge « innocent » ne le sera jamais parfaitement, et donc jamais vraiment excusable.

Pour ce qui est de la fiction porteuse de vérité, Rousseau, sans faire de références exactes, fait appel à la capacité limitée de l’homme d’appréhender certaines vérités (morales entre autres) lorsqu’il y est confronté directement. Les fables, la mythologie, les livres saints, tous sont des moyens indirects d’enseigner des « vérités » à l’homme en utilisant la fiction, qui se trouve à être une fausseté. La fiction porteuse de vérité sera répréhensible si elle sert à endoctriner , mais excusable si elle constitue un véritable enseignement indirect.

Les idées de Rousseau sur ce qu’est le mensonge découle de la façon dont Rousseau établit la morale. Pour en faire un résumé simpliste, le sentiment moral (ou l’instinct moral, pour ne pas confondre avec le « moral sense »), ce sentiment mi-émotionnel, mi-rationnel existant naturellement chez l’être humain, est un genre d’intuition déterminant les différents critères de l’acte moral (interne et externe). Par une profonde réflexion, Rousseau « décide » que l’injustice ne découle que du tort fait à autrui, ceci et d’autres réflexions profondes résultants de ses promenades sont les fondements de sa notion du mensonge et son lien à la moralité.

Le fait que Rousseau se fit à une sorte d’intuition explique peut-être le fait que sa définition du mensonge ressemble tant à la définition populaire présentée dans l’introduction et à la façon dont est traité le mensonge dans la société d’aujourd’hui.

Le mensonge chez Kant

Pour Kant, le

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